Home Institution
Macalester College
Publication Date
Spring 2007
Abstract
« Tout racisme est inadmissible du point de vue chrétien. Il fallait donner des signes tangibles de cette conviction, alerter l’opinion publique, protester auprès des autorités responsables, mobiliser les forces protestantes, et surtout aider ceux qui souffraient le plus. » Madeleine Barot, Les Clandestins de Dieu, p. 31 Quand on parle de « l’intégration culturelle » ou bien le dialogue interculturel, on pense peut-être tout de suite à l’immigration, aux immigrés eux-mêmes, et l’effet de leur présence dans un pays d’accueil comme la France. Avec des mémoires courtes, on pense surtout à ceux qui ont abordé les côtes de la France dernièrement ; on accepte que les vagues précédentes se soient assimilées dans la culture française. Pourtant, à l’intérieur d’un pays, il y a toujours une tradition culturelle qui domine l’histoire et la vision d’un pays : en France, c’est le vaisseau amiral de laïcité qui domine , on peut parler d’une tradition catholique qui influence, pour le mieux ou pour le pire, toute l’histoire française. Mais cette histoire est aussi marquée par les présences d’autres traditions religieuses. A Toulouse on se souvient des Cathares notamment ; à Paris on s’émerveille de la grande mosquée musulmane ; en Alsace et en Lorraine on retrouve des traces des Protestants. Le dialogue intra culturel se fait aussi à l’intérieur d’un pays : les Français, comme tous concitoyens de tous pays, doivent se parler, s’engager les uns et les autres, afin de construire et de maintenir une identité collective. On n’est pas toujours d’accord – ni au sujet du passé, ni au sujet du présent, ni au sujet de l’avenir – mais on se bat, on se fait entendre, on écoute. Madeleine Barot, force fondatrice de la Cimade pendant son travail avec la Résistance, parle de protester et de se mobiliser en face de l’injustice. Ses convictions vont au-delà de la lutte contre le racisme ; c’est la lutte contre la haine, et pour les droits de l’homme, le droit d’être respecté en tant qu’être humain. Elle prend le point de vue d’un chrétien, mais elle exprime également l’action de la Résistance pendant la Deuxième Guerre Mondiale, et celle de la Cimade encore aujourd’hui. Quelle est l’influence de la mémoire de la Résistance sur des actions politiques aujourd’hui ? Est-ce que les équipiers de la Cimade de nos jours se rendent compte de la lutte qui a déclenché la Cimade entant que telle ? Est-ce important ? Voilà les questions que je me suis posées. La Cimade m’a attiré l’attention en conséquence de ses origines protestantes dans un pays catholique. Ayant subi des persécutions et des marginalisations historiquement en France, des gens issus du milieu protestant s’étaient dit que la persécution et la marginalisation ne s’accordent pas avec des valeurs chrétiennes – et d’autre part, des valeurs républicaines françaises. Une réponse peut-être inévitable était que cette résistance avait été mise en place même avant le fameux appel du Général De Gaulle le 18 juin 1940. Alors, est-ce important ? En tout cas la Résistance de la Deuxième Guerre Mondiale est finie ; on résiste à d’autres choses aujourd’hui. Mais pourquoi ? Quand elle accompagne les étrangers à entrer dans une France qui ne les veulent pas, la Cimade continue-t-elle sous l’influence de sa mémoire de résistance qui lui est propre ? On se bat, on se fait entendre, on écoute, on se souvient et on rappelle l’histoire aux gens qui ne la connaissaient pas. « Non pour perpétuer la haine et le désir de vengeance mais pour redire que là où germent l’horreur et la détresse, naissent en contrepartie l’entraide et l’amour » avait dit le pasteur Boegner.
Disciplines
History
Recommended Citation
Mohaupt, Hillary, "Manifester une Solidarité Active : Devoir d’Histoire et la Cimade" (2007). Independent Study Project (ISP) Collection. 234.
https://digitalcollections.sit.edu/isp_collection/234
Program Name
France: Cultural Integration and the New Europe